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Le burn out, quand l’adaptation au stress n’est plus possible


Burn out, allumette en feu

Le burn out est un concept aux multiples définitions dont aucune ne peut prétendre en faire la synthèse. C’est un état d’épuisement mental, émotionnel et physique dans lequel les mécanismes d’adaptation face au stress intense et répété se consument sous l’effet de tensions subies dans le cadre professionnel ou personnel (burn out parental).


Définition du stress


Selon l’Accord National Interprofessionnel relatif au stress au travail du 2 juillet 2008, celui-ci survient « lorsqu’il a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ». En effet, l’individu est capable de gérer la pression à court terme mais il éprouve de grandes difficultés face à une exposition prolongée ou répétée à des pressions intenses. Le stress n’est pas une maladie mais une exposition prolongée au stress peut réduire l’efficacité au travail et peut causer des problèmes de santé.


Le terme stress vient du latin « stringere » qui signifie « tendu, raide, serré et pressé ». L’un des premiers médecins à s’être intéressé au stress est le Dr Hans Selye. Il le définit comme un état se manifestant par un syndrome spécifique et se composant de tous les changements induits non spécifiquement dans un système biologique. Dans un article intitulé « A syndrom produced by diverse noxious agents » publié en 1936 dans la revue américaine « Nature », il décrit le concept du « syndrome général d’adaptation ».



Les trois phases du syndrome général d’adaptation


Le syndrome général d’adaptation se déroule en trois phases :

  • la réaction d’alarme

  • la phase de résistance

  • la phase d’épuisement


1. La réaction d’alarme


La réaction d’alarme correspond à un stress ponctuel nécessitant une réponse rapide devant une situation (passer un entretien d’embauche, prendre la parole en public…). Cette première phase fait intervenir des neurotransmetteurs de type catécholamines (adrénaline et noradrénaline) et le cortisol, l’hormone du stress.

Les neurotransmetteurs sont des médiateurs chimiques synthétisés et libérés par les neurones. Ils servent de messagers au sein du système nerveux afin d’influer directement sur le comportement de l’individu.


L’adrénaline libérée en cas de stress entraîne une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la vitesse des contractions du cœur, une hausse de la pression artérielle, une dilatation des bronches ainsi que des pupilles, une relaxation des muscles digestifs, un ralentissement de la digestion. Elle répond à un besoin d'énergie pour faire face au danger en augmentant la production de glucose à partir du glycogène (réserve de sucre) contenu dans le foie et dans les muscles.


La noradrénaline est le précurseur de l’adrénaline. Elle intervient dans l'excitation, l'attention, la vigilance, les émotions, le réveil et le sommeil, le rêve et les cauchemars, l'apprentissage et le renforcement de certains circuits de la mémoire.


Le cortisol est une hormone, c’est-à-dire une substance libérée par une glande dans la circulation sanguine afin d’agir sur un organe cible. Il contribue à la libération de glucose dans la circulation sanguine afin de fournir de l’énergie au corps.


Durant cette phase les sens sont en éveil maximal et l'organisme est prêt à l’action. Les changements physiologiques s’y produisant ne sont pas les plus dommageables. En revanche, les manifestations hormonales accompagnant la deuxième phase sont beaucoup plus dévastatrices. Quand les sources de stress sont quotidiennes et répétées, le corps ne retrouve plus son état d’équilibre.


2. La phase de résistance


Durant la phase de résistance le corps s'adapte à la situation à laquelle il est confronté. Elle se prolonge aussi longtemps qu'une action ou une réaction sont jugées nécessaires. C’est une phase de durée variable et de mobilisation totale de toutes les ressources énergétiques de l’organisme pour s’adapter à la situation nouvelle.

Durant cette phase, les glucocorticoïdes (hormones stéroïdiennes composées de lipides) telles que le cortisol, viennent relayer et amplifier l'action des catécholamines (adrénaline et noradrénaline), principalement au niveau énergétique. Ils favorisent la production de glucose à partir de sources non glucidiques (protéines et lipides). En effet, durant la phase d’alarme, les réserves immédiates en glucose ont été utilisées. Les glucocoticoïdes permettent ainsi de maintenir la production de glucose à un niveau élevé afin de répondre aux besoins à moyen terme des muscles, du cerveau et du coeur.


La libération des glucocorticoïdes et des catécholamines dans le sang entraîne une multitude de changements dans le corps : augmentation de la tension artérielle, concentration de la circulation sanguine vers les organes vitaux (cœur, poumons et foie) pouvant affecter la capacité de jugement et de concentration, déminéralisation osseuse, perte de masse musculaire, prise de poids, troubles hormonaux (absence de règles, cycles menstruels irréguliers, perte de libido…), baisse du système immunitaire, diminution de la réponse inflammatoire…

D’autres neurotransmetteurs interviennent, puis commencent à manquer durant cette phase : la dopamine et la sérotonine.


La dopamine est un précurseur de l’adrénaline et de la noradrénaline. C’est le starter qui permet de passer à l’action (sortir du lit, faire face à la journée…). Elle intervient dans diverses fonctions telles que le comportement, la cognition, les fonctions motrices, la motivation, les récompenses, le plaisir, les émotions, le sommeil ou la mémorisation. On la qualifie souvent d’hormone du bonheur.


La sérotonine est un précurseur de la mélatonine, l’hormone du sommeil. C’est le calmant qui permet de faire face émotionnellement à la situation. Elle est impliquée dans l’humeur en régulant l’anxiété, dans l’alimentation en régulant l’appétit, dans le cycle circadien en régulant les phases d’éveil et de sommeil, dans le contrôle de la douleur, dans la thermorégulation, dans la fabrication de certaines vitamines. On la qualifie souvent d’hormone du bien-être.


C’est au cours de la phase de résistance que l’organisme est le plus vulnérable. Malheureusement, de nombreuses personnes restent dans cette phase de résistance bien après que le challenge auquel ils étaient confrontés soit passé : incapables de se relaxer, certaines sont en permanence sur la brèche, qu'elles le veulent ou non.


3. La phase d’épuisement


La phase d’épuisement se produit lorsque l'organisme, débordé et sollicité en permanence par la situation de stress qui se prolonge et s'intensifie, ne réussit plus à mobiliser ses ressources et s'épuise. Il ne peut plus faire face aux agressions en raison de leur intensité et craque.


Le burn-out est le dernier stade de la phase d’épuisement. Les réserves psychiques et biologiques sont épuisées. Les cellules ne sont plus suffisamment bien nourries. L’acidose tissulaire s’est installée. Les glandes surrénales sont affaiblies. La personne est déminéralisée, vidée de toute énergie.



L’accompagnement naturopathique du burn out


Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la naturopathie est une médecine traditionnelle qui englobe « un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses de l’organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques ».


La naturopathie prend ainsi tout son sens pour accompagner, en complément d’un suivi médical et/ou psychologique, les personnes effondrées physiquement et psychiquement suite à un burn out.


La naturopathie est une « éducation à la santé ». Elle préconise l’adoption d’une meilleure hygiène de vie en s’adaptant aux besoins de chacun.


La naturopathie se base sur trois piliers : une alimentation saine et équilibrée, la gestion du stress et l’accueil des émotions, ainsi que la pratique d’une activité physique. Elle propose une approche globale de la personne par des techniques naturelles telles que le rééquilibrage alimentaire, l’utilisation de plantes (phytothérapie), l’utilisation d’huiles essentielles (aromathérapie) ou encore la mise en place de techniques de respiration…


La naturopathie peut venir en accompagnement d'une approche allopathique (médicaments), mais le naturopathe n'est pas médecin. Seul un médecin est en mesure de poser un diagnostic sur un état de santé. Le naturopathe n’interfère jamais dans le traitement médical.


Le naturopathe personnalise ses conseils. Il n’existe pas de protocole standard pour accompagner une personne en burn out. Chacune est unique. Les recommandations seront adaptées à son vécu, à ses symptômes et à son terrain.



Adopter une nouvelle hygiène de vie peut être difficile à envisager pour certains. Souvent un accompagnement global et multidisciplinaire est nécessaire après un burn out (psychologie, sophrologie, acupuncture, reflexologie, hypnose…). La naturopathie est susceptible de potentialiser l’effet des autres méthodes. Comment récupérer physiquement et psychiquement après un burn out si l’on fournit du carburant de mauvaise qualité à cette formidable machine qu’est le corps humain ? Une alimentation pleine de vitalité, de nouveaux outils pour faire face au stress sont ainsi des pistes à explorer pour retrouver toute son énergie après un burn out.

Crédit photo : Tante Tatie - Pixabay.